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L’accélération du numérique au
bénéfice des patients et des soignants

Cette décennie particulière s’achève par une pandémie qui va impacter fortement la prise en charge des patients atteints de cancer. Nous savons tous que pendant la crise de la Covid 19 : le cancer ne s’est pas confiné.

Avant le coup de frein enregistré début 2020, de 2010 à 2019, les projets d’envergure se poursuivent au Centre Léon Bérard, sous deux directions. Le 1er décembre 2014, le Pr Jean-Yves Blay succède au Pr Sylvie Négrier à la direction générale du Centre.

Au plan architectural, en décembre 2012 est inauguré le 3e bâtiment dédié aux soins sur 10 000 mètres carrés : un nouvel hôpital de jour, les consultations d’oncologie médicales et un bloc opératoire ultra connecté de 11 salles. Un service de médecine nucléaire avec 3 gamma caméras et 2 tep scan est créé dans le cadre du Groupement de coopération sanitaire Lyon Cancérologie universitaire : le Centre LUMEN. Au rez-de-chaussée, l’une des plus grandes unités de préparation des chimiothérapies de France ouvrent ses portes. Et côté recherche, le 4e bâtiment le Cheney B s’est transformé. Démoli, puis reconstruit, le nouveau Cheney B comprend 7 niveaux avec 5 700 mètres carrés qui se trouvent à « la croisée des mondes entre la recherche et la clinique au service du patient ». Financé en grande partie par une subvention de 7 M€ de la Région Rhône-Alpes, cette installation d’un coût de 14,5 M€. Son objectif : rapprocher cliniciens et chercheurs pour raccourcir les délais entre les découvertes issues des laboratoires de recherche et leur application aux malades.

de nouveaux traitements médicamenteux, l’immunothérapie et les thérapies ciblées, vont révolutionner la prise en charge du cancer.

En chirurgie et en radiothérapie aussi, les progrès sont majeurs, chronicisant la maladie et impliquant que l’on s’intéresse désormais aussi aux aspects sociétaux qu’entraîne le cancer.

Cette décennie s’ouvre avec l’installation d’un équipement rare en radiothérapie : le cyberknife® VSI Système. Unique en Rhône-Alpes, cet accélérateur permet de réaliser des traitements de radiothérapie extrêmement précis qui permettent de moins irradier les tissus sains autour de la lésion cancéreuse. On l’utilise notamment dans le traitement des tumeurs où l’exactitude du tir est primordiale voire vitale. C’est le cas des tumeurs cérébrales, près des voies optiques, pulmonaires, proche de la colonne vertébrale, pour le foie, le pancréas ou la prostate et dans le cas des tumeurs pédiatriques. Un premier appareil de tomothérapie (qui combine accélérateur et scanner) est installé en 2013 et, grâce à un protocole de coopération avec nos collègues du Centre Antoine Lacassagne, centre de lutte contre le cancer de Nice, nos patients peuvent bénéficier de la protonthérapie dès 2014, surtout les jeunes enfants pour lesquels ce traitement est indiqué.

En chirurgie et en radiothérapie aussi, les progrès sont majeurs, chronicisant la maladie et impliquant que l’on s’intéresse désormais aussi aux aspects sociétaux qu’entraîne le cancer.

Cette décennie s’ouvre avec l’installation d’un équipement rare en radiothérapie : le cyberknife® VSI Système. Unique en Rhône-Alpes, cet accélérateur permet de réaliser des traitements de radiothérapie extrêmement précis qui permettent de moins irradier les tissus sains autour de la lésion cancéreuse. On l’utilise notamment dans le traitement des tumeurs où l’exactitude du tir est primordiale voire vitale. C’est le cas des tumeurs cérébrales, près des voies optiques, pulmonaires, proche de la colonne vertébrale, pour le foie, le pancréas ou la prostate et dans le cas des tumeurs pédiatriques. Un premier appareil de tomothérapie (qui combine accélérateur et scanner) est installé en 2013 et, grâce à un protocole de coopération avec nos collègues du Centre Antoine Lacassagne, centre de lutte contre le cancer de Nice, nos patients peuvent bénéficier de la protonthérapie dès 2014, surtout les jeunes enfants pour lesquels ce traitement est indiqué.

La chirurgie et la radiologie interventionnelle permettent des traitements moins invasifs et se pratiquent de plus en plus souvent en ambulatoire. Un nouveau plateau dédié à ces modalités de prises en charge ouvre en 2017 avec 9 places en fauteuil. Grâce à ces avancées, les patients se rendent en marchant au bloc opératoire (depuis 2010), sont accueillis le jour même de leur intervention chirurgicale, on dit à J 0 (depuis 2017), et repartent le soir même chez eux ou bénéficient du dispositif de réhabilitation Rapide Améliorée après Chirurgie (RRAAC). Pour diminuer l’angoisse et le stress ressentis par les patients avant certaines interventions ou traitement, la réalité virtuelle et l’hypnose sont utilisées. Et la salle d’attente du principal bloc opératoire du Centre est équipée d’un dispositif multisensoriel.

Dès 2010, les patients se rendent en marchant au bloc opératoire. Ce dispositif a permis d’humaniser cette étape et satisfait à la fois les personnes malades et les professionnels du bloc opératoire. « Si des problèmes d’ergonomie et de stockage des lits ont constitué les prémices de réflexion, très vite, nous avons orienté notre travail vers l’amélioration de la prise en charge du patient, qui reste au cœur des priorités de chacun d’entre nous au Centre Léon Bérard, explique le Dr Hervé Rosay, anesthésiste-réanimateur à l’initiative de ce projet. Nous avons souhaité donner une autre vision de la personne malade au bloc, la rendant actrice de sa prise en charge ».

Depuis plusieurs décennies, on l’a vu, le Centre Léon Bérard s’attache à accompagner ses patients en parallèle des traitements avec des soins de support adaptés auxquels s’ajoutent désormais les soins de bien-être et l’accompagnement par le « sport » ... En 2010, pour la première fois, pendant les traitements, le CLB propose à ses patients de pratiquer une activité physique adaptée (APA) pour lutter contre la fatigue, prévenir les rechutes et la survenue de second cancer. Tandis qu’en 2018 une salle de sports s’ouvre sous la Pyramide, grâce aux financements associatifs et au mécénat d’entreprise. Les soins complémentaires se développent encore à la fin de la décennie avec le projet de consultation en oncologie intégrative du Dr Bénédicte Mastroianni. Les patients ont accès à la méditation de pleine conscience, l’art thérapie, l’aromathérapie et le chant respiration. L’éducation thérapeutique du patient se développe depuis les années 2000 et permet de donner les clés de son parcours aux patients et aux proches dont le rôle est aussi de plus en plus pris en compte par les professionnels de santé.

Enfin, la nutrition et la qualité des repas servis à l’hôpital mobilisent les équipes soignantes, la direction générale et le partenaire restauration du CLB, la société SHCB qui s’associe au chef étoilé Christian Têtedoie pour proposer une gamme de plats originale et adaptée aux différentes pathologies, comme les mixés pour les patients atteints de tumeur ORL. L’ensemble de ces activités prennent corps dans un parcours de soins organisé par type de tumeurs et le métier d’infirmier de coordination (IDEC) est créé en 2011 pour les patientes suivies pour un cancer du sein. Aujourd’hui, les IDEC interviennent pour chaque parcours. Et en hématologie, une infirmière en pratiques avancées, un nouveau métier qui se situe à mi-chemin entre le métier d’infirmier et le métier de médecin, suit les patients depuis novembre 2020.

Une vision sociétale des cancers : transformer l’image de la maladie

Les équipes du Centre Léon Bérard s’intéressent aussi à la dimension sociétale du cancer et s’appliquent à changer l’image de la maladie auprès de la population en s’impliquant sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, YouTube. Ces comptes et chaîne permettent de créer une communauté dynamique composée de patients et d’anciens patients, de proches et permettent de changer l’image du cancer. En 2014, à l’occasion d’Octobre rose, une conférence réunit plus d’une centaine de personnes sur un thème alors émergent : le maintien dans l’emploi et le retour au travail après les traitements du cancer. Avec l’association Degom’Crab, le CLB crée le salon des Kfigtheuses en 2018. Un événement regroupera les belles initiatives et créations de femmes concernées par le cancer. Elles ont écrit un livre, créé leur entreprise ou leur association… et se retrouve en avril pour une opération réussie.

Après la création du Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL), le 1er janvier 2011, l’Institut national du cancer labellise à Lyon l’un des premiers Sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC) baptisé LYriC, puis LYriCAN, en juin 2011 puis en 2017 pour le renouvellement. Ce projet associe le Centre Léon Bérard, les Hospices Civils de Lyon (dans le cadre de leur Groupement de coopération sanitaire (GCS) Lyon Cancérologie Universitaire). Par ailleurs, plusieurs équipes sont intégrées au laboratoire d’excellence (LabEx) DEVweCAN. Le point commun de l’ensemble de ces projets ? L’union lyonnaise et régionale fait la force. En effet, le CLB porte ces projets avec l’Université Claude Bernard Lyon 1, le CNRS, l’Inserm et son partenaire hospitalier, les Hospices Civils de Lyon. En septembre 2013 - La recherche clinique du Centre Léon Bérard est certifiée ISO 9001 par l’AFNOR. Cette norme, internationalement reconnue, permet de garantir à tous, patients, médecins, partenaires académiques et industriels, un haut niveau de qualité et de sécurité dans l’organisation des essais cliniques. Le CLB devient ainsi l’un des rares hôpitaux français, le seul de Rhône-Alpes, à disposer de cette certification.

Au cours de cette décennie, le Centre Léon Bérard a pris la parole à de nombreuses reprises dans le paysage lyonnais. Et notamment pendant la pandémie du Covid 19 où beaucoup de retards de diagnostics ont été enregistrés. 

En recherche fondamentale, les travaux menés sur le site du CLB font l’objet de publications dans des revues scientifiques internationales à fort impact et bénéficient ainsi à l’ensemble de la communauté mondiale. Ainsi, en 2017, l’équipe « Domaines Nucléaires et Pathologie » dirigée par Jean-Jacques Diaz, rattachée au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL, Inserm/CNRS/Centre Léon Bérard/Université Claude Bernard Lyon 1) et localisée au Centre Léon Bérard, vient de démontrer que la machinerie cellulaire (le ribosome) qui fabrique les protéines est dénaturée dans les tumeurs du sein et du côlon. Ces travaux, qui ouvrent de nouvelles perspectives sur l’utilisation des ribosomes, notamment en cancérologie, sont publiés dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences).

Pour la recherche translationnelle, en février 2017, le centre inaugure une nouvelle plateforme de recherche translationnelle, dont l’aménagement a pu être financé grâce à une campagne de collecte de fonds lancée en 2015 et aux financements de la Région. Cette plateforme réunit équipements et compétences destinés à accélérer les innovations thérapeutiques et diagnostiques au service des patients.