Les années 90 ont été riches en projets innovants : le dossier patient informatisé, la coordination des soins à domicile, l’expérimentation de l’accréditation des établissements de santé, de grands travaux architecturaux…

Le continuum soins-recherche se renforce et les bases du Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL) qui sera officialisé le 1er janvier 2011 sont posées. « La pression de l’évolution souvent encore défavorable de trop de ses patients et la mort trop présente aiguillonne sa quête de recherche et il (Thierry Philip NDLR) met en place une politique et des moyens qui transforment l’image du CLB, grâce à l’argent public et de grands mécènes, sous la houlette d’Alain Puisieux. », explique le Dr Pierre Biron, hématologue du Centre, dans un discours prononcé en 2009 à l’occasion du départ du Pr Philip.

(Alain PUISIEUX à gauche, lors de l'inauguration du Cheney A en 2001)

Concrètement, Thierry Philip et Alain Puisieux, directeur de la recherche, ont imaginé un cercle vertueux entre médecins et chercheurs travaillant ensemble sur un même site pour accélérer les découvertes et les proposer le plus rapidement possible aux patients. Recherche clinique, recherche de transfert et recherche fondamentale : ces trois forces se développent sur le site du CLB. Ainsi, les cliniciens et les scientifiques profitent respectivement de leurs connaissances : sur la cancérogénèse pour les uns, sur l’évolution de la maladie et les effets des traitements pour les autres. Le 21 mai 2001, grâce à un legs des époux Cheney, anciens présidents du Comité de Savoie de la Ligue contre le Cancer, un 2e bâtiment 100 % dédié à la recherche contre le cancer est inauguré en présence d’Augusta Cheney et de Louis Besson, ancien ministre et maire de Chambéry, sous la présidence du Préfet de la Région Rhône-Alpes, Préfet du Rhône, Michel Besse, président du Conseil d’administration du CLB. Ce bâtiment baptisé dans un premier temps Bruno Cheney est dédié spécifiquement à la génétique, à la génomique et à la recherche de transfert !

(Alain PUISIEUX à gauche, lors de l'inauguration du Cheney A en 2001)

Le fameux chainon qui favorise le continuum. Ce bâtiment deviendra ensuite le Cheney A. Car courant de cette décennie, deux autres bâtiments de recherche sont inaugurés : le Cheney C, est inauguré en 2006 par le Dr Christian Bréchot, directeur général de l’Inserm. Il abrite un Institut de chirurgie expérimentale, une structure très rare au plan français. Et le Cheney D le 4 septembre 2009. Le CLB compte alors 10 000 mètres carrés dédiés à la recherche en cancérologie et 300 chercheurs ! La recherche et ses programmes s’accélèrent donc sur le site. Dans le domaine des traitements, du diagnostic et de l’accompagnement des patients, les innovations aussi se poursuivent.

Le projet d’établissement 1998-2002 affiche ses objectifs : accueil, évaluation, unité interne, innovation et insertion dans le tissu régional.

L'IHOPE

Au plan des coopérations régionales d’envergure, en 2001, le Centre Léon Bérard et les Hospices Civils de Lyon scellent leur union en créant Lyon Cancérologie universitaire LCU, Groupement de coopération sanitaire qui les unit depuis. De nombreux projets communs vont en découler et notamment l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique de Lyon qui accueille ses premiers petits patients en 2008. Cet institut réunit les anciens services d’hématologie pédiatrique de Debrousse et de cancérologie pédiatrique du Centre Léon Bérard. 54 lits ! Une belle réussite qui permet aujourd’hui de traiter plus de 200 enfants, adolescents et jeunes adultes chaque année.

Dans le domaine des traitements, de nouveaux médicaments, les fameuses thérapies dites « ciblées » font leur apparition et commencent à révolutionner la prise en charge. Le 6 janvier 2004 au congrès de la Société américaine d’oncologie (ASCO), un jeune médecin le Dr Jean-Yves Blay présente les résultats d’une étude européenne sur l’imatinib (commercialisé sous le nom de GLIVEC®). Cette étude montre des résultats exceptionnels chez les patients porteurs de GIST, tumeurs stromales digestives, métastatiques, le traitement supprime en effet le risque de rechutes.

En radiothérapie, le Centre est l’un des premiers à utiliser un scanner dédié pour préparer les

Il est aussi désormais équipé d’une table stéréotaxique afin de développer la stéréotaxie extra-cérébrale. Le développement d’une activité hebdomadaire de fusion d’images IRM/scanner de dosimétrie pour préparation des plans de traitement de radiothérapie 2005 La radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité grâce au collimateur multilames. On commence à parler de traitements de précision. En 2001, le Centre ouvre une première salle de radiologie interventionnelle dédiée à l’oncologie pour le diagnostic et les traitements. Une première.

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Les traitements quels qu’ils soient tendent à être de plus en plus ciblés et conservateurs. Les patients les suivent en ambulatoire… en 2005, le Centre crée ses 5 premières places pour la chirurgie ambulatoire. Les chimiothérapies se font en hôpital de jour, un service qui déménage et s’agrandit rapidement. A la fin de la décennie, on réfléchit à la construction d’un nouveau bâtiment pour l’hôpital tourné vers l’ambulatoire : le bâtiment 3 du CLB qui ouvrira fin 2012… Thierry Philip et ses équipes innovent aussi dans les modes d’hospitalisation avec l’ouverture en 2000 de l’unité Papillon, qui permet d’hospitaliser des patients domiciliés loin du centre… les prémices des hôtels hospitaliers. En 2006, le Centre inaugure au sein d’un hôpital la première HAD 100% cancérologique de France, avec 20 lits d’hospitalisation à domicile au départ, puis 45 lits en 2007… et 216 lits en 2021